Intervention liminaire aux Assises territoriales en Alsace

Madame le Recteur, Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil Régional,

Mesdames et Messieurs,

 

En Alsace comme dans d’autres territoires, de nombreux personnels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche manifestent leurs plus vives réserves et parfois de fortes critiques sur les conditions d’organisation et les finalités mêmes des Assises territoriales et nationales.

Si ces Assises suscitent chez nos collègues plus de défiance ou d’indifférence que d’espoir, c’est qu’elles ont été mises en place sous le signe d’une forte continuité politique et sous la menace d’une austérité budgétaire qui met aujourd’hui les établissements dans les plus grandes difficultés, ce que plus personne ne peut ignorer. Bien plus, ces Assises, par leurs thématiques restreintes et leur dimension essentiellement prospective, font l’impasse sur les conséquences des réformes antérieures, sur la situation réelle des universités comme sur les conditions de travail de ses personnels. Faire appel à l’inventivité, à l’audace ou à l’originalité sont choses louables, mais la démarche apparaît à beaucoup comme une diversion destinée à valider des décisions déjà prises ou à poursuivre une politique dite d’excellence, dont la communauté universitaire a pu mesurer les limites et les dangers, en terme d’appauvrissement, d’exclusion de la majorité des disciplines et de souffrances infligées au personnel.

Aujourd’hui, à l’occasion des Assises territoriales en Alsace, des élus et représentants des personnels de toutes catégories, aussi bien de l’Université de Strasbourg que de l’Université de Haute Alsace et des organismes de recherche,  tiennent à faire connaître les trois positions suivantes :

– ils regrettent vivement le calendrier très contraint des Assises qui témoigne une fois de plus du manque de considération des décideurs politiques à l’endroit de la communauté d’enseignement et de recherche ;

– ils déplorent que partout en France les Assises territoriales se déroulent dans un cadre fermé, sur invitation, dans une logique qui fait plus de place aux représentants des régions, des collectivités territoriales et des chefs d’entreprises qu’aux chercheurs, aux universitaires, à l’ensemble des personnels et aux étudiants eux-mêmes ;

– ils refusent, malgré les deux thématiques ajoutées dans les Assises alsaciennes, des orientations de travail et de réflexion qui laissent de côté les questions majeures des moyens budgétaires, de la politique d’emploi, de la résorption de la précarité, de la situation des personnels, de leurs conditions de travail et des perspectives de carrière.

 

Nous tenons aussi à dire solennellement notre attachement au Service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le respect de son cadre national, tant pour les diplômes que pour la politique de recherche, sans augmentation des droits d’inscription, ni privatisation ou marchandisation.

Si nous sommes DEBOUT dans ces Assises, c’est pour exiger un financement pérenne des universités, à la hauteur des enjeux que constituent le nécessaire développement de notre recherche, la démocratisation de l’accès aux études supérieures et la réussite des étudiants dont l’avenir ne peut être sacrifié sur l’autel de l’austérité!

Si nous sommes DEBOUT dans ces Assises, c’est pour exiger un fonctionnement plus démocratique de nos établissements qui passe par l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la Recherche!

Si nous sommes DEBOUT dans ces Assises, c’est enfin pour défendre les missions et les valeurs du Service public d’Enseignement supérieur et de Recherche !

Intervention initiée et soutenue par les organisations syndicales suivantes :
SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNTRS-CGT, SES-CGT, SNPREES-FO.

À propos de Julien Gossa

Candidat au CEVU
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