Les personnels de l’Université de Strasbourg et des organismes de recherche rassemblés ce 18 juin 2013 constatent la situation profondément dégradée dans laquelle se trouvent l’Enseignement supérieur et la Recherche françaises : établissements déficitaires ou en situation financière critique, chute drastique des recrutements statutaires dans les EPST, gel de centaines de postes, précarité grandissante de l’emploi dans tous les établissements, mise en concurrence permanente des établissements, laboratoires et personnels au prétendu bénéfice de l’excellence. Cette situation entraine la dégradation de la liberté de recherche et du service public d’enseignement, la dévalorisation des tâches et la souffrance au travail.
Loin de prendre les mesures nécessaires attendues par les personnels pour mettre fin à cette situation, le gouvernement a entrepris de faire voter une loi pour l’Enseignement supérieur et la Recherche qui aggraverait encore cet état de fait.
Nous demandons au ministère de retirer cette loi dont l’application conduirait à une nouvelle dégradation du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En effet, elle aurait pour conséquence :
– d’accroitre les pouvoirs des présidents d’université au détriment du fonctionnement collégial et démocratique de ces dernières,
– d’établir la valorisation et le transfert des résultats de la recherche vers le monde économique comme mission essentielle des universités,
– de renforcer le pouvoir financier et de pilotage des régions sur les sites organisés en superstructures échappant à tout contrôle effectif des personnels et des instances élues,
– d’inféoder les organismes nationaux de recherche à ces politiques de site,
– de détruire progressivement les diplômes nationaux par le mécanisme de l’accréditation des établissements,
– de détruire le système national d’évaluation des laboratoires et des enseignements,
– de préparer le démantèlement du statut des personnels.
L’abandon de ce projet de loi devra être immédiatement suivi par l’ouverture de négociations avec les organisations syndicales pour un plan d’urgence permettant de régler la situation financière des établissements et de résorber la précarité. C’est ensuite seulement que la mise en chantier concertée d’une véritable réforme démocratique de l’ESR pourra être envisagée.
Motion présentée par les organisations syndicales suivantes :
SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, SES-CGT, SNTRS-CGT, SNPREES-FO
Adopté à l’unanimité moins une abstention