à l’occasion du premier Conseil d’administration de l’année 2011-2012
(le 20 septembre 2011)
Cette réunion de rentrée du Conseil d’administration est l’occasion pour les trois élus Agir Ensemble de dresser un bilan de nos travaux de l’année passée et de formuler plusieurs souhaits à l’attention du Président et de son équipe. Philippe Juhem qui est installé ce jour en remplacement de Michaël Gutnic, s’y associe naturellement : il a participé régulièrement aux travaux des élus Agir Ensemble qui préparent collectivement chaque CA et n’aura donc pas à découvrir la majorité des dossiers qui nous occupent.
Nous tenons tout d’abord à dresser un bref bilan du fonctionnement de ce conseil et des difficultés que nous y rencontrons. Elles peuvent être aussi celles d’autres administrateurs. Même si quelques améliorations ont été apportées, les documents continuent de nous parvenir dans des délais qui ne nous permettent pas toujours d’y travailler comme il conviendrait. La date de mise à disposition des pièces ne saurait être inférieure à une semaine précédant la réunion du CA. Le nombre de points à l’ordre du jour étant invariablement important (de 60 à 80), nous souhaiterions que la périodicité mensuelle des CA soit respectée, ceci afin d’alléger un peu les réunions et de pouvoir accorder toute l’attention qu’il convient à chacun des dossiers sur lesquels nous avons à délibérer. Concernant les points stratégiques qui engagent l’avenir de notre université, nous manifestons le souhait que les présentations de PowerPoint soient limitées, en nombre et en durée, ceci afin de pouvoir consacrer davantage de temps aux débats et aux questions de fond. L’envoi préalable des supports numériques permettrait aux administrateurs qui le souhaitent de préparer les questions en amont et de ne pas avoir à les improviser en découvrant les documents « sur table » ou « sur écran ».
Enfin, concernant les questions budgétaires et financières qui posent aux élus des problèmes nombreux et complexes, en raison, ou de leur manque de formation, ou des difficultés d’accès aux documents, ou encore des documents eux-mêmes qui ne permettent pas de visibilité par l’absence de comparaison avec les budgets antérieurs, nous émettons deux souhaits. Que des séances de formation soient proposées aux élus et que les administrateurs disposent enfin de documents budgétaires faisant, d’une part apparaître les évolutions annuelles de chaque poste, d’autre part présentant les 2 pages (recettes et dépenses) du budget de chaque composante ou service (comme c’était le cas des universités avant la fusion), tant pour le budget primitif que pour les DBM.
Quand un établissement rencontre des difficultés financières, ce qui est le cas de notre université, il est essentiel que les membres de son Conseil d’administration puissent prendre connaissance de l’état précis des comptes financiers, puissent identifier les difficultés et, le cas échéant, évaluer les solutions proposées.
Cette transparence que nous demandons sur l’état de nos finances, nous la réclamons aussi, et depuis fort longtemps, au sujet des grands dossiers qui engagent l’avenir de notre université. Or, qu’il s’agisse des appels à projets du Grand Emprunt, du Plan Campus ou de la convention de rattachement avec l’UHA, nous continuons de déplorer ou bien des contournements du CA, ou bien des modes de gouvernance très resserrés et empruntés au secteur privé (Comité stratégique de 5 membres pour la « Société de réalisation » du Plan Campus), ou bien encore la mise en place de groupes de pilotage sans garantie de représentation des élus, et par conséquent des personnels. Dans tous les cas, le Conseil d’Administration voit ses pouvoirs considérablement affaiblis. Au mieux il enregistre, sans les débattre ni pourvoir influer sur elles, des décisions prises en amont, dans des structures ad hoc dont l’existence et la composition n’ont pas été soumises à sa délibération. La multiplication de ces micro-pouvoirs décisionnels sur lesquels les administrateurs n’ont aucun contrôle, contribue à une dérive majeure dans le fonctionnement démocratique de notre université.
Nous observons enfin que cette dérive est encore accentuée par un dialogue social insuffisamment nourri et par des problèmes récurrents que rencontrent les partenaires sociaux dans leur possibilité d’_expression_ et leur accès aux supports de communication de l’UdS. Ainsi, malgré plusieurs demandes répétées, aucune mention de l’existence d’organisations syndicales dans notre université ne figure sur le site Unistra ou l’ENT. Ainsi encore, le bilan social de notre université a été enfin élaboré et sera présenté ce mois au CTP, mais, même si ce bilan revêt un caractère technique, nous regrettons qu’aucun des partenaires sociaux n’ait été consulté.
En conséquence de ce qui précède, nous nous permettons de formuler à l’attention du Président les souhaits suivants :
- 1. soumettre au vote du CA, après leur passage devant les conseils, tous les projets dits « d’excellence ». Comme ils impacteront directement le prochain quinquennal, les élus doivent à tout le moins être informés de leur nature et de leur contenu. Comme les élus de bien d’autres universités nous déplorons que l’Idex n’ait pas été soumise à notre avis.
- 2. prendre toutes les mesures nécessaires à une représentation minimale des élus des trois conseils centraux dans le groupe de pilotage et les groupes de travail œuvrant à la convention de rattachement avec l’UHA.
- 3. définir dans les meilleurs délais une politique et une stratégie budgétaires propres à garantir durablement l’équilibre financier de notre université, aujourd’hui compromis par le désengagement de l’Etat et une gestion hasardeuse ; la DBM que nous ne pourrons voter ce jour, ne laisse pas de nous inquiéter et nous craignons que la Lettre d’orientations budgétaires adoptée lors du dernier Congrès ne soit en partie rendue caduque par l’état présent de nos finances.
- 4. mandater le Directeur général des services afin que soient rapidement définies avec les partenaires sociaux des dispositions précises régissant les droits des organisations syndicales en matière de communication et d’information dans notre université.
Comme bien peu d’engagements pris à l’issue du Congrès « Démocratie » ont été tenus ou mis en œuvre, nous nourrissons le vœu que quelques-unes des demandes que nous formulons ce jour seront entendues et pourront se concrétiser. Les personnels de l’UdS dont notre instance est l’émanation, attendent des mesures à la hauteur d’une situation que beaucoup commencent à ressentir comme critique.
Les élus Agir Ensemble au CA,
Jean-Pierre Djukic, Philippe Juhem et Pascal Maillard
Avec le soutien d’Agir Ensemble pour une université démocratique
(SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SUD Education UdS, SNPREES-FO)