Au moment où notre université est au cœur du cyclone, il est dangereux d’avoir une politique seulement construite sur le repli identitaire et sur l’austérité. Il est nécessaire de tisser de liens interdisciplinaires, sociaux, entre personnels et cela dans trois directions.
Innovation et pédagogie
Dans le domaine de la formation, remettons la réussite des étudiants au centre de nos préoccupations et pas seulement la courses aux diplômes. Les étudiants doivent devenir des acteurs de leurs formations et pas des usagers ou des clients d’un marché de l’éducation.
Je propose deux pistes de réflexion :
1. Des projets pédagogiques en prise avec la vie universitaire (audit financier, carte sanitaire, analyse de la précarité) pourraient être menées par des groupes d’étudiants de formationd multiples et complémentaires (SHS, Droit, Sciences et Techniques, et Santé) encadrés par des enseignants-chercheurs. Cette approche favoriserait l’interdisciplinarité tant au niveau étudiants qu’au niveau des enseignants-chercheurs. L’approche de type projet permettrait aussi aux étudiants de mieux déchiffrer les politiques mises en place dans notre université.
2. L’instauration d’une pédagogie d’accompagnement et pas seulement de transmission. Cette pédagogie d’accompagnement pourrait être valorisée dans la carrière des enseignants/chercheurs qui s’y impliquent.
Innovation et recherche
Notre université, en raison de la fusion couvre désormais un très large spectre de disciplines. Elle a un réel potentiel pour faire émerger une approche multidisciplinaire au lieu de favoriser l’affrontement des disciplines.
Mettons en place :
1. Des laboratoires d’idée : inciter à la multidisciplinarité et créer des liens entre les chercheurs de composantes de différents secteurs disciplinaires en prenant en compte des problématiques qui émanent de la communauté (la laïcité, l’économie et la sociologie de notre université, la carte sanitaire de notre université et de son environnement, ….)
2. Un appel d’offres permanent en pédagogie innovante pour toute la communauté : la pédagogie comme un véritable objet de recherche.
3. Une vision cohérente de la politique de recherche de notre université qui ne se met pas à la remorque d’une politique d’excellence mondialisée mais qui construit de nouveaux objets à partir des interfaces entre l’ensemble des disciplines présentes et qui gère le continuum allant de la recherche fondamentale – qui n’est pas programmable – à la recherche transférable qui doit être l’objet d’un dialogue constructif et citoyen avec le secteur privé. Ce dialogue doit profiter à l’insertion professionnelle des étudiants et ne pas être simplement conduite par l’objectif d’avoir des ressources nouvelles pour l’université.
Innovation et gouvernement de l’université
L’évolution du gouvernement de notre université doit être guidé par :
1. Plus de responsabilité : une maitrise de l’équilibre entre ressources et dépenses. Rapprocher l’action des composantes. Consolider et donner une cohérence au niveau de l’université. Agir au niveau des composantes et auditer à posteriori au niveau de l’université. Avoir des tableaux de bord clairs et accessibles à tous.
2. Plus de démocratie : accès aux minutes des conseils, renouveler en profondeur le dialogue social, augmenter les moyens alloués au développement de la vie démocratique, de l’égalité, de la parité, pas de cumuls de mandats entre un rôle exécutif et la participation aux conseils…
3. Plus de collégialité : Référendum de 50 ou 100 étudiants, capacité par les conseils d’avoir des commissions de travail (finance, multidisciplinarité, …). C’est en écoutant les idées de tous et en innovant que nous pourrons construire une université où nous vivrons mieux ensemble.
