Le fiasco des Presses universitaires de Strasbourg

Ancien et dernier directeur des publications de l’UMB, en charge (gracieusement) du suivi des affaires durant les dix-huit premiers mois de l’actuelle mandature, membre du comité de préfiguration de la nouvelle structure, j’aurais mauvaise grâce à ne pas convenir de la complexité du dossier des Presses universitaires de Strasbourg. Au moment de la fusion des universités, un consensus semblait pourtant  s’être dégagé : l’université unique devait impérativement se doter d’une maison d’édition qui serait sa vitrine en matière de recherches et de publications scientifiques, au moins dans les domaines où l’édition-papier reste incontournable. Force est de reconnaître qu’après quatre années de mandature, ce dossier réputé urgent et prioritaire est totalement encalminé.

Un échec aussi flagrant ne saurait être imputé exclusivement, ni même principalement, aux tergiversations voire aux manœuvres dilatoires de l’Association des Presses universitaires et de son président bénévole, dont on peut comprendre rétrospectivement la méfiance. Incompétence dans la gestion du dossier ou désintérêt profond de la direction actuelle de l’université, le fait est que la situation est désastreuse : le projet est en panne depuis quatre ans, notre recherche privée de son débouché naturel, la survie de nos revues menacée, un personnel attachant profondément découragé et pour ainsi dire abandonné à lui-même.

Je ne donnerai présentement qu’un exemple de la gestion désinvolte de ce dossier sensible entre tous : alors qu’il fut promis solennellement, devant les membres dudit comité, de procéder au recrutement d’un directeur administratif qualifié, par le biais d’un concours national (niveau ingénieur de recherche) on finit par nommer subrepticement sur ce poste stratégique une personne déjà en poste à l’UdS, sans compétence particulière dans le domaine de l’édition, mais qu’il importait d’exfiltrer pour des motifs qu’il serait malséant d’évoquer dans ce papier. Le résultat d’un tel choix ne se fit pas attendre : cette personne démissionna quatre mois plus tard, et ce fut une nouvelle année de perdue.

Il importe donc qu’une nouvelle impulsion soit donnée et que ce projet, capital pour nombre de nos chercheurs ainsi que pour l’image même de notre université, soit enfin et promptement mené à bonne fin. Seule une nouvelle équipe sera en mesure de regagner la confiance des PUS, avec celle d’un personnel dont on ne dira jamais assez la compétence et le dévouement, mais aussi, malheureusement, le désarroi.

À propos de Pierre Hartmann

Directeur de l’École doctorale des Humanités, candidat au Conseil Scientifique
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Une réponse à Le fiasco des Presses universitaires de Strasbourg

  1. Dubois Pierre dit :

    Fort bon (et inquiétant ) papier.
    Élargir le débat : quid des coopération avec la BNU nouvelle en matière de publications ?
    Trois chroniques du blog « Histoires d’universités » sur la BNU nounelle
    http://blog.educpros.fr/pierredubois/tag/bibliotheques/
    Cordialement

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