Les conseils centraux de notre université réunis en congrès le 22 janvier prochain doivent élire les vice-présidents de l’Université de Strasbourg. Les choix effectués par le Président Alain Beretz appellent quelques remarques de fond.
La politique conduite lors de la précédente mandature a été marquée par une dégradation profonde des finances de notre université, avec de fortes répercussions sur l’offre de formation et les crédits de la recherche, des gels de postes de titulaires et des non renouvellements de personnels contractuels. Les projets de vie étudiante ont été eux aussi affectés. Parmi les électeurs de notre communauté, un peu plus de 45 % des E/EC/C ayant voté pour les listes « Responsabilité Démocratie et Collégialité » ont envoyé un message clair pour une réorientation de la politique et de la gouvernance de notre université.
Ce message n’a visiblement pas été entendu par le Président réélu. Il renouvelle dans la continuité, au risque de pérenniser les choix et les méthodes de gouvernance de la précédente mandature.
Neuf vice-présidences – dont huit hommes et une seule femme ! – sont proposées. Il en allait de même avec la nomination des personnalités extérieures du CA : le Président a proposé une femme sur cinq membres. Le vote négatif des élus RDC au CA du 8 janvier, suivi de leur intervention, a permis d’obtenir l’élection d’une seconde femme à l’occasion d’un nouveau CA. La politique de parité, clamée haut et fort lors de la campagne électorale, semble avoir été vite oubliée.
Quatre collègues, déjà présents dans l’ancienne équipe, sont au cœur de la nouvelle équipe proposée par le Président Alain Beretz. Parmi ceux-ci, on retrouve le Premier Vice-Président, Michel Deneken, et les VP Ressources humaines et politique sociale (Hugues Dreyssé), Patrimoine (Yves Larmet) et Partenariats avec les entreprises (Jean-Marc Jeltsch). Le premier Vice-Président, ancien VP Finances – et à ce titre responsable d’une partie significative de nos problèmes budgétaires -, cumulerait désormais les fonctions de Premier VP et de VP Formation initiale et continue. Les élus RDC, très inquiets de ce choix, expriment leurs plus fortes réserves.
Par ailleurs, la proposition pour le nouveau VP « Relations Internationales » de Francis Kern, élu RDC au CEVU, en l’absence de toute concertation avec nos listes, illustre la manière dont le Président entend gouverner l’université : les objectifs tactiques l’emportent sur l’ouverture et la concertation. Cette proposition n’a pas l’approbation des élus RDC dont un membre se désolidarise par une décision personnelle.
La politique sociale et la politique financière sont, de l’aveu de tous, les deux chantiers où l’équipe précédente a montré ses plus graves lacunes. Les deux acteurs principaux de ce bilan, pour le moins inquiétant, sont renouvelés dans l’équipe proposée, l’un sur le même poste (VP RH), l’autre à un poste très sensible pour les années à venir : la politique de formation. N’existe-t-il donc pas, dans notre université, d’autres collègues qui ont toutes les compétences requises pour occuper ces deux vice-présidences stratégiques et améliorer le fonctionnement de notre établissement?
La campagne électorale a mis l’accent sur la nécessité de redresser nos finances. De l’avis de tous, c’est le chantier prioritaire pour retrouver les marges de manœuvre nécessaires à la conduite d’une politique sociale juste, au développement d’une offre de formation innovante, d’une vie de campus au service de la réussite des étudiants et d’une recherche de haut niveau couplée à la formation. Le chantier de redressement de nos finances nécessite des compétences de la part du VP Finances. A-t-on choisi la personne la plus qualifiée pour assurer la réussite de ce chantier indispensable à l’avenir de l’Université de Strasbourg ?
Nous appelons les élus du congrès à voter contre les collègues proposés par Alain Beretz pour prendre en charge la politique de formation et la politique sociale de l’université.
Nous appelons également les élus du congrès à choisir un collègue compétent et qualifié pour prendre en charge le chantier de redressement des finances de notre université.