Le SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg a amplement contribué au succès des listes « Responsabilité, Démocratie, Collégialité » lors des élections dans les conseils centraux de l’Université de Strasbourg (26 élus dans les trois conseils et 45% des voix dans les collèges A et B du CA). Il a pris acte de la réélection du président Alain Beretz, rendue possible par le choix des étudiants de l’AFGES (FAGE) qui lui ont apporté leurs quatre voix, alors même que la fédération étudiante avait manifesté de fortes réserves sur le bilan du président sortant.
Le SNESUP tient à remercier le Professeur Jacques Haiech d’avoir porté courageusement, dans des conditions souvent très difficiles, le projet et les valeurs défendues par les listes RDC. Le travail collectif qui a associé des collègues de diverses sensibilités laissera des traces positives et durables dans notre université : une plateforme riche en idées innovantes et en mesures concrètes a permis un débat contradictoire, a remis en question aussi bien des méthodes de gouvernement que de nombreux choix politiques et a ouvert des pistes nouvelles pour notre université. La campagne électorale a souligné tout particulièrement les carences de la politique sociale de l’équipe sortante. Celle-ci a eu pour effet de fragmenter notre communauté au lieu de créer les conditions d’un dialogue à l’écoute des nombreuses difficultés que rencontrent les personnels dans l’exercice de leurs missions. Le président, reconduit dans ses fonctions, ne devrait pouvoir s’abstraire ni du bilan de son mandat qui a été porté à la connaissance de la communauté universitaire, ni des propositions formulées dans le projet de réformes élaboré par les listes RDC, ni encore de la faible assise électorale des listes UDS qui l’ont soutenu.
Pourtant, les signaux envoyés par Alain Beretz pendant la campagne électorale et immédiatement après sa réélection, ne laissent pas d’inquiéter. La volonté du président élu « d’initier des dialogues inédits » (message aux personnels du 20 décembre), ne peut se substituer à l’urgente refondation d’un dialogue social clairement défini dans ses modes de fonctionnement et ses objectifs. Bien plus, le choix de reconduire à des fonctions stratégiques des vice-présidents dont l’action et les méthodes ont suscité bien des réserves, illustre la fracture qui existe entre les personnels et les membres de son équipe de gouvernement. Cette surdité de la présidence aux messages envoyés par notre communauté indique une volonté forte de continuité qui va à l’encontre du souhait de réorientation politique manifesté par de très nombreux personnels et par les étudiants eux-mêmes. Elle est aussi en contradiction avec l’engagement pris par le président d’améliorer le fonctionnement démocratique de notre université.
Plus avant, le SNESUP-FSU entend user de toute son indépendance et de son engagement auprès des personnels pour produire dans les semaines qui viennent une étude circonstanciée du déroulement de la campagne électorale. Dans un contexte où le SNESUP est saisi de nombreux dossiers de harcèlement moral, certains comportements peu éthiques confirment une dégradation des relations interpersonnelles et hiérarchiques. Cette dégradation n’est pas sans incidence sur les conditions de travail de nos collègues et plus généralement sur la vie démocratique dans notre université. Si toute campagne électorale génère des tensions naturelles, certaines pratiques ne sont cependant pas admissibles. Elles montrent toute l’ampleur du travail à accomplir pour que notre communauté universitaire retrouve la sérénité et puisse s’épanouir dans des relations humaines apaisées et basées sur les valeurs de responsabilité, de démocratie et de collégialité.
Le SNESUP œuvrera résolument dans les mois qui viennent pour que la plateforme et les 30 mesures prioritaires des listes RDC soient force de proposition et constituent un levier fort pour la défense de tous les personnels et l’amélioration de leurs conditions de travail, au service d’une université garante des valeurs du Service Public de l’enseignement supérieur et de la recherche.