Une cartographie de la recherche : pour quelles finalités ?

Communiqué des élus RDC de la Commission de la Recherche,
avec le soutien des organisations syndicales
(Université de Strasbourg, le 23 octobre 2013)

Les élus Responsabilité-Démocratie-Collégialité (RDC) de la Commission de la Recherche (CR, ex-conseil scientifique), soutenus par les organisations syndicales soussignées, tiennent à informer les personnels d’une opération en cours dans notre université : la rédaction d’un document de « cartographie des thématiques prioritaires de la recherche » de l’université, avec la  seule participation du conseil scientifique restreint, et ceci en moins d’un mois.

C’est en réponse à une demande de la Conférence des présidents d’université (CPU) que cette cartographie est réalisée. La CPU annonce dans sa lettre d’accompagnement à la demande faite à chaque université qu’elle souhaite recueillir « l’affirmation des priorités de recherche par l’établissement, face à des stratégies régionales qui peuvent être tentées de dicter leurs propres  priorités scientifiques en fonction du développement économique qu’elles  souhaitent sur leur territoire ».
Evidemment le risque est grand que le tableau de la recherche émergeant de cet exercice réalisé dans des conditions d’urgence, laisse de coté un nombre significatif de thématiques et appauvrisse ainsi la richesse et la diversité de notre université en matière de recherche. Avec le souci que soit représenté l’ensemble des champs disciplinaires et des thématiques porteuses, les élus RDC ont fait le choix de participer à cet exercice, d’amender et d’améliorer les premières versions insatisfaisantes, tout en soulignant leurs réserves sur les finalités même de cette cartographie et les délais très contraints de son élaboration.
En effet, l’utilisation qui sera faite de cette cartographie par  l’Europe, les Etats et les Régions ne sera pas sans conséquence sur l’allocation de moyens aux diverses disciplines. La CPU situe  clairement ce travail dans le cadre du programme cadre « Horizon 2020 » de l’Union  Européenne pour la recherche et l’innovation. Ce programme doit s’articuler avec la stratégie S3 (ou « stratégie de spécialisation intelligente » en Recherche et Innovation) mise en place pour la politique de cohésion des régions européennes. La stratégie S3 de l’Union Européenne a pour but de concentrer les moyens publics (régionaux, nationaux et européens) dans chaque région sur des créneaux  de recherche et d’innovation pour lesquels chaque région possède un « avantage concurrentiel » dans la compétition mondiale.
En raison de la pénurie  générale de moyens touchant la recherche publique et les universités, les disciplines et les thématiques non prioritaires risquent de souffrir de désengagements significatifs. Les élus RDC et les organisations syndicales soussignées n’ignorent pas la pertinence d’un soutien différencié aux diverses disciplines présentes dans notre université. Mais ceci  ne peut s’appuyer que sur un exercice de prospective à long terme, examinant avec soin les forces, les faiblesses et surtout les potentialités de nos équipes et laboratoires, leur insertion dans le contexte local et leur articulation avec la recherche  nationale et les prospectives des organismes de recherche, pour arriver à un véritable plan stratégique collégialement construit.

Nous appelons les collègues à soutenir notre demande de mise en chantier d’un  tel exercice qui devra aller bien au delà d’une liste de thématiques  prioritaires. L’enjeu est celui de la définition d’une vision stratégique à moyen et long terme, vision qui fait encore défaut à notre université.

Les élus RDC de la Commission de la Recherche, avec le soutien des organisations suivantes :
SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNTRS-CGT, SES-CGT, Sgen-CFDT

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