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Formation des enseignants et intégration de l’IUFM

La réforme dite de « mastérisation des concours » est bâclée, sans considération pour les futurs enseignants ni concertation ; elle supposerait une véritable articulation avec les masters alors que le calendrier ne l’a pas prévu : le décalage des habilitations est un non sens qui témoigne de la précipitation dans laquelle est faite la réforme de la formation des enseignants. Son premier objectif est manifestement de faire des économies sur la formation des enseignants et de reporter une partie de la charge sur les étudiants. Il est à craindre qu’à plus long terme, l’objectif soit de mettre fin au recrutement national et au statut d'enseignants de la fonction publique d'Etat, ce qui aura pour premier effet d’introduire de fortes disparités régionales.

Nous demandons le retrait du projet tel que présenté actuellement et à tout le moins un moratoire. Nous proposons à l’UDS l’ouverture (et le temps) d'une réflexion associant les acteurs à la base (formateurs, enseignants et étudiants) sur les compétences nécessaires demain pour les enseignants aux différents niveaux, le type de formation qui en découle, la synergie entre formation disciplinaire, didactique et professionnelle, les passerelles à établir avec les autres formations et l'ouverture à une certaine individualisation des parcours permettant d'intégrer les acquis et les expériences.

La réunion de fait de 4 établissements crée un contexte favorable pour mener un vrai débat en ce sens, entre collègues responsables des mentions de master disciplinaire et porteurs de projet des futurs spécialités ou parcours « enseignement ». Notre proposition est de séparer la question de la répartition des moyens de celle de la « gestion » des formations, de trouver une méthode qui reconnaisse la « coopération » dans les formations de manière à assurer une certaine souplesse au système ainsi que d’envisager une responsabilité assurée par un binôme enseignant de l’IUFM et/ou enseignant de composante disciplinaire selon les cas ou les motivations.

La professionnalisation de la formation suppose d’intégrer des stages qui ne soient pas seulement d’observation, où les futurs enseignants puissent prendre des classes en main en responsabilité et confronter cette expérience avec les questionnements et l’analyse qui leurs permettront de faire face aux problèmes que les enseignants rencontrent, en particulier dans les collèges. Cela suppose que soit clarifiée la question des financements, l’éducation nationale ne pouvant se désengager de ses devoirs à cet égard. La mastérisation ne doit pas porter atteinte au principe fondamental d’une formation en alternance.

Concernant la question des personnels contractuels, l’article 2 du décret portant création de l’Université de Strasbourg qui précise que « les biens, droits et obligations, y compris les contrats des personnels sont transférés à l'université de Strasbourg » doit être appliqué à cet élargissement. En conséquence, un état des lieux doit être fait comme cela a été le cas pour les 3 établissements, de permettre un suivi. Les personnels contractuels employés sur des fonctions permanentes doivent avoir un emploi durable. Nous interviendrons en ce sens au Comité Technique Paritaire (CTP) du 10 décembre.

Concernant les enseignants non chercheurs de l’IUFM, leur statut doit être préservé.

Les activités de recherche des enseignants doivent être encouragées et soutenues en appuyant leur intégration à des équipes de recherche et leurs réponses à des appels d’offres. Par ailleurs, ils doivent pouvoir bénéficier de l’allègement de charges d’enseignements à certaines étapes, comme cela est proposé pour les enseignants des autres composantes, et leur spécificité intégrée à la réflexion globale sur les charges des enseignants-chercheurs que nous entendons mener.

La question des sites est indissociable de celle du devenir des stages dans la formation. Leur utilisation doit être maintenue dans un premier temps. Par ailleurs, ces sites étant bien équipés et le système de transport régionaux étant bien développé, leur utilisation pourrait être élargie. Ainsi une négociation avec la région doit être menée pour obtenir des tarifs attractifs pour les étudiants et les personnels

Enfin, concernant le bilinguisme et les formations internationales, ces spécificités fortes doivent être maintenues et cette expérience intégrée à la politique internationale de l’UDS.