Quatre chantiers pour l’avenir, un projet pour notre université

Plateforme Chantier 1 à 4     Diaporama de présentation
Chantier 1  Chantier 2  Chantier 3  Chantier 4
Chantier « Vie étudiante »
Profession de Foi CA     Profession de Foi CEVU     Profession de Foi CS

Les élections dans les conseils centraux du 20 novembre prochain doivent ouvrir de nouvelles perspectives à l’ensemble de notre communauté universitaire. La fusion de 2009 a été avant tout un processus administratif et centralisateur qui a bousculé nos conditions de travail, mis à mal la collégialité et éloigné les lieux de décision de la vie des personnels. Si l’identité de notre université a pris forme et si beaucoup a été fait, notre université a aussi souffert de réformes et de restructurations souvent conduites dans la précipitation, sans prendre le temps de l’information véritable, de la consultation respectueuse des diversités et du débat qui sont la condition d’une université démocratique.

Aujourd’hui les candidates et les candidats des listes d’ouverture « Responsabilité, Démocratie, Collégialité » estiment qu’il est urgent de remettre l’humain au cœur de notre projet d’établissement. Cette démarche suppose une vision stratégique, qui a fait défaut ces dernières années, impliquant la reconnaissance et la participation de tous les acteurs de notre université. C’est pourquoi nous avons conçu une plateforme ouverte, articulant pour chacun des quatre chantiers que nous souhaitons impulser, des observations, des propositions et des pistes de réflexion que nous voulons mettre en débat à l’occasion de la campagne électorale et après celle-ci.

Conscients de notre responsabilité autant que de la situation très difficile dans laquelle se trouve notre établissement, nous ne nous contentons pas de formuler des critiques, même si nous pouvons reconnaître un certain nombre d’erreurs commises au cours de la mandature précédente. Nous entendons incarner avant tout une force de proposition et de changement. Nous formulons ainsi uniquement des mesures que nous estimons soutenables et que nous jugeons utiles à la nécessaire réorientation de la politique de notre université. Si notre liste a fait le choix de ne pas mettre en avant un candidat à la présidence de l’université, c’est que nous considérons que le projet et l’équipe comptent davantage que le choix d’une personne. Le processus électoral comporte trois temps distincts : le choix d’une majorité le 20 novembre, l’élection du nouveau président le 18 décembre, l’élection des vice-présidents par le Congrès le 22 janvier 2013. Si les électeurs nous accordent leur confiance, nous nous engageons à assumer pleinement nos responsabilités.

Les personnels de notre université aspirent aujourd’hui à des changements profonds dans la conduite et la gestion de notre établissement. Il est temps d’agir ensemble pour une autre Université de Strasbourg, une université qui défend et incarne résolument les valeurs du Service public.

Quatre chantiers prioritaires

La création de l’Université de Strasbourg, le 1er janvier 2009, s’est inscrite dans un contexte de profonds bouleversements de la politique universitaire. Alors que les effets du passage au LMD et à la semestrialisation partielle n’avait pas encore été digérés, la mise en œuvre de la loi LRU puis le passage aux « Responsabilités et Compétences Élargies » ont coïncidé, pour notre établissement, avec un processus très lourd de fusion. Le rassemblement des trois universités avec la création des services centraux a été géré dans les plus grandes difficultés et les conséquences s’en font encore ressentir. Ce processus a été altéré par un défaut de soutien financier de l’État, par le non-recouvrement de nos créances auprès de deux ministères et par une gestion parfois erratique de notre budget. Parallèlement à cette dégradation de notre situation financière, tous les personnels de notre université, à des degrés divers, ont vu leurs tâches s’alourdir et ont rencontré de multiples difficultés dans l’exercice de leurs missions. La précarité s’est développée : aujourd’hui, ce sont des emplois contractuels qui sont menacés et de nombreux postes d’enseignants et enseignants-chercheurs qui ne sont pas pourvus. Enfin, la vie démocratique interne de notre établissement, que ce soit au niveau institutionnel ou dans les procédures de consultation de la communauté universitaire, a souffert de la mise en place et de l’exercice d’un pouvoir pyramidal sans réelle subsidiarité. Une « gouvernance des comités », composés de membres nommés, a empiété sur le rôle des élus dans nos conseils centraux, en particulier à l’occasion de la mise en place de la politique dite « d’excellence ».

Nos cœurs de métier ont été progressivement dissous dans une multiplicité de tâches administratives et bureaucratiques qui nous détournent dangereusement de nos missions fondamentales. Tout aussi graves sont les mesures récentes et désordonnées qui visent à réduire notre offre de formation ou divisent par deux les montants des appels d’offre CS et CEVU pour l’année 2013. Des urgences comptables ne sauraient justifier de telles amputations. Il nous faut retrouver le temps de l’analyse et de la réflexion, le temps des solutions concertées et collégiales, tout comme il nous faut retrouver le temps long de la recherche fondamentale qui n’a pas à souffrir d’une valorisation excessive des projets à rentabilité immédiate. Il ne faut jamais perdre de vue que nos missions premières de Service Public sont la production et la transmission des savoirs, la recherche et la formation, et surtout la construction de liens forts entre recherche et formation au service de nos étudiants.
Ces constats nous invitent à définir quatre chantiers prioritaires dont les enjeux sont étroitement liés :

  1. Améliorer les conditions de vie et de travail de tous les personnels
  2. Bâtir une nouvelle organisation démocratique de l’Université
  3. Se battre pour un financement public et pour retrouver l’équilibre budgétaire
  4. Développer une recherche ambitieuse et une stratégie de formation centrée sur la réussite des étudiants

Une université pluridisciplinaire et ouverte sur le monde

Pour aller de l’avant, il nous faut concevoir aujourd’hui une université plus ouverte, authentiquement pluridisciplinaire et surtout audacieuse dans sa capacité à inventer et proposer des solutions innovantes. Si le propre de la recherche est bien l’invention, nous devons être à même d’exploiter nos richesses et notre potentiel interne, de trouver nous-mêmes des solutions à nos difficultés, au lieu de faire appel à des sociétés de consultance très coûteuses et parfois inefficaces ou peu adaptées au fonctionnement et aux missions du Service Public.

Car nous croyons qu’il existe bien une identité propre de l’Université de Strasbourg qui ne saurait se réduire à la marque UNISTRA ou à des campagnes de communication. Cette identité réside historiquement dans une longue tradition humaniste et scientifique, dans une vocation largement pluridisciplinaire et transdisciplinaire. Toutes les disciplines doivent être soutenues et respectées dans leur spécificité, tant au niveau des postes et des moyens en recherche alloués que du développement de l’offre de formation. La politique dite « d’excellence » engagée par le gouvernement précédent – à laquelle l’université a répondu en raison du label mais aussi de la manne financière que cela représentait dans une situation budgétaire difficile – a eu mécaniquement pour effet de créer des inégalités et des concurrences au sein même des laboratoires et entre eux, en particulier à travers un «périmètre d’excellence» que nous entendons remettre en cause.

Il n’est pas question pour nous de revenir sur la fusion de 2009 ou d’aviver la nostalgie de nos anciennes universités dont tous les membres, personnels et étudiants, mais aussi équipes et composantes, doivent trouver leur place au sein de l’Université de Strasbourg. Une identité a commencé à se construire. Elle ne pourra prendre une forme plus achevée que par l’adhésion de notre communauté universitaire à un projet fédérateur ouvrant de nouveaux horizons.

Trois valeurs à reconquérir pour une université plus humaine

Nous savons tous à quel point nos conditions de travail, notre liberté de recherche et la qualité de notre offre de formation sont aujourd’hui conditionnées par l’indépendance financière de notre établissement. Celle-ci doit être garantie par l’État, devant lequel nous sommes aussi responsables : une gestion saine et prévoyante de nos finances sera de la responsabilité de la prochaine équipe et des nouveaux élus de notre Conseil d’administration. Comme il sera de leur responsabilité de tout mettre en œuvre pour exiger de l’État un budget décent et des mesures urgentes de refinancement de notre université.

L’exercice de ces responsabilités, et de nombreuses autres, dépend étroitement du fonctionnement démocratique de notre université : le respect des conseils et de leurs attributions, la transparence des prises de décision, la construction de démarches concertées, le respect et le développement d’un dialogue social nourri ainsi qu’une diffusion large des informations sont les conditions de base de la vie démocratique d’une université. Car la démocratie n’est pas qu’un mot ou une valeur abstraite. Nous devons la concevoir comme un gage d’efficacité et un moyen de retrouver la collégialité que des années de réformes délétères ont abîmée. La coopération, l’esprit d’équipe, la solidarité et le respect de notre diversité doivent nous aider à remettre l’humain au cœur de notre projet d’établissement. C’est le défi que nous entendons relever, avec le concours de tous les personnels, pour la réussite de nos étudiants.

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